Nous sommes toujours à l’affût de nouveaux matériaux à réemployer, même pendant l’avancement d’un chantier comme cela a été le cas sur le projet des écolodges du Futuroscope à Poitiers.

En effet, une importante quantité de bois a été identifiée lors de réunions de chantier. Ce bois servait notamment de support pour le transport de certains matériaux de construction, et était destiné à la déchetterie.

Nous avons donc mis en place une stratégie de revalorisation de ce bois dans le projet, alors même que ce dernier arrivait dans les dernières phases du chantier. Les planches de bois ont donc été triées puis installées comme bardage afin d’habiller toutes les installations techniques du site. Elles ont également servi à réaliser la canopée acoustique du bâtiment d’accueil.

Nous nous efforçons de valoriser le caractère unique du site tout en proposant une alternative à l’extraction de matière première et à l’enfouissement des déchets. Pour cela, nous travaillons sur la question du réemploi in-situ dans nos projets. Cette méthode permet d’obtenir un projet architectural avec un coût carbone le plus faible possible comme cela a été le cas avec la réhabilitation de l’ancien Mess des Officiers à Senlis.

Nous avons proposé, avec l’appui d’un écologue, de réutiliser les pierres massives, les tuiles et des planches de bois pour réaliser des murs de biodiversité, dont les cavités et divers espaces correspondaient aux besoins spécifiques du lieu (insectes, petits mammifères, oiseaux, végétation)

Schémas de fonctionnement des murs de biodiversité

Sur le projet de logements à la Colle-sur-Loup, les tuiles sont réutilisées afin de concevoir des moucharabiehs pouvant être actionnés manuellement par les habitants.

Ce dispositif s’inspire des écailles de la Tarente de Mauritanie qui vie sur le pourtour méditerranéen.

Cette espèce de gecko est capable de réguler sa température en faisant varier la couleur de ses écailles.

Les résidents ont le choix entre 3 positions et 2 couleurs.

Nous questionnons également le réemploi in-situ du béton issu de la démolition des bâtiments.

Pour le projet multifonctionnel de Nice Brancolar, le béton est réutilisé sous sa forme la plus brute possible afin de réduire au minimum les dépenses énergétiques liées à une éventuelle transformation.

L’intégration de l’ancien béton dans la nouvelle architecture s’opère via des murs en gabions remplis de béton concassé.

Cette méthode totalement in-situ (démolition, traitement, concassage et remplissage sur site) permet d’éviter de nombreux aller-retours en camion pour traiter les déchets et la fabrication de nouvelles matières premières. Le réemploi du béton concassé permet d’obtenir de nombreuses anfractuosités particulièrement propices à l’accueil de la biodiversité.

Qu’il soit in-situ ou ex-situ, le réemploi constitue un axe de recherche prioritaire.

Contrairement au réemploi in-situ qui vise la réutilisation de matériaux à partir de matières trouvées sur place, notamment lors de la démolition, le réemploi ex-situ, lui, cherche à valoriser le réemploi des matières premières identifiées préalablement dans d’autres projets.

Par exemple, dans le cadre du projet de bouée écologique bio-inspirée Floating_Reef, nous voulions trouver un matériau biosourcé, capable de flotter et de résister à l’environnement marin.

Une analyse multicritère nous a orienté vers le liège. Avec l’appui la Fédération Française du Liège, nous avons pu récupérer une grande quantité de bouchons en lièges qui partaient au rebus.

Ainsi, chaque bouée réemploie entre 200 et 300 bouchons de liège. Cet ensemble de bouchons est réparti dans divers contenants eux-mêmes issus du réemploi. Il s’agit de filets de pêche locaux usagés.

Click-Dive, à l’origine de la structuration de cette filière de réemploi/recyclage, nous fournit les filets qui sont ensuite assemblés par une couturière.

kjqsbouikjegbseh